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Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/52

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dépassé ; mais nous ne pûmes nous en assurer en prenant la hauteur, parce que le temps n’était pas assez clair ; d’ailleurs, le vent était trop fort pour qu’il fut possible de revenir en arrière.

Mais Dieu aide dans le besoin : en faisant notre prière du soir, nous le suppliâmes de venir à notre secours, et avant la nuit nous vîmes les nuages s’amonceler vers le sud, et le vent de nord-ouest cessa tout à fait avant que la prière fût terminée. Bientôt le vent du sud, qui ne souffle presque jamais à cette époque de l’année, commença à s’élever avec tant de violence, que nous en fumes tous effrayés. La mer devint très-mauvaise, car il repoussait les vagues que le vent de nord-ouest avait élevées. Il faisait très-obscur, le tonnerre et les éclairs répandaient parmi nous une telle épouvante, que personne ne savait ce qu’il faisait, ni comment on devait manœuvrer. Nous croyions tous être noyés pendant la nuit, quand la Providence, qui