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Page:Harvey - Les demi-civilisés, 1934.djvu/137

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les demi-civilisés

Tous les volumes, transportés à Québec, alimentèrent, une semaine durant, le chauffage central de plusieurs maisons.

Un jour que je voyageais en wagon entre Montréal et New-York, je vis, assise non loin de moi, une jeune femme qui feuilletait un magazine. C’était Kathleen. Je la saluai, elle sourit et m’invita à m’asseoir près d’elle.

Au cours de la conversation, j’en vins à son livre.

— Pourquoi avez-vous agi ainsi ? lui demandai-je.

— Dans un de mes voyages au lac Saint-Jean, j’avais constaté qu’une foule de personnes détestaient Louis Hémon parce qu’il avait peint les gens tels qu’ils sont. Je voulais voir l’effet, sur quelques-uns de vos compatriotes, d’un livre où j’aurais croqué leurs travers sur le vif… Et j’avais tant besoin d’argent !

***
**
*

Dans le monde agité où j’évoluais, Maryse devenait ma plus chère distraction, mais aussitôt que je me retrouvais seul, ma pensée me ramenait à Dorothée, que j’aimais toujours. Dans ces ruptures mystérieuses, sans cause apparente, on ne saurait oublier. Maryse