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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/51

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Non loin Perse est assis : Enfants du seul génie,
Que mes vers, disoit-il, plaisent sans harmonie.
Je n’imiterai point ces rimeurs sans talents
Qui, prodigues de sons, mais avares de sens,
D’un déluge de mots sans verve et sans idées
lnondent le papier en phrases débordées ;
Et je n’allierai point, imbécile orateur,
L’or pur des vérités au plomb vil de l’erreur.
Semblable au dieu brillant qui verse la lumiere,
Qui paroît ? C’est celui dont la voix la premiere
Fit entendre aux Français les fiers accents de Mars.
Né pour tous les plaisirs, il chanta tous les arts.
Sa main cueille à-la-fois le laurier et la rose,
Peint les travaux d’Henri, les charmes de Monrose,
Les fureurs des Cléments, les malheurs de Valois,
Le monde par Newton soumis à d’autres lois,
Le rayon que Denys enfourchoit pour monture,
Et le prisme où notre œil en sonde la nature.
Tel on voit dans un lac à-la-fois dessiné
L’objet le plus prochain et le plus éloigné,
Le côteau qui l’enceint, la forêt qui l’ombrage,
L’herbe, le jonc, la fleur, qui borde son rivage,
Et l’astre étincelant qui traverse les cieux.
J’entends l’air retentir de sons harmonieux :