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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

l’ardeur de celui-ci fouette l’indolence de celui-là ; et l’on peint, vaille que vaille, car on sait que le soir, à la table de l’auberge, on rira un peu du chasseur qui sera rentré bredouille.

Bougival, où Français, Baron, C. Nanteuil, Leleux, cultivèrent concurremment les fleurs, le canotage et la peinture ; Auvers, où affluent les amis et les disciples de Daubigny et les camarades de Karl : Beauverie, Eugène Lambert, Pierre Bureau, Delpy, Oudinot, J. de la Rochenoire, le vigoureux animalier ; Damoye, Mathon, etc. ; Igny, qui rappelle Chintreuil, et Lafage, et les frères Desbrosses ; Écouen, où toute une petite école de peintres de genre gravite autour d’Édouard Frère ; l’Isle-Adam, où règne Jules Dupré ; Ville-d’Avray illustré par Corot, sont autant de localités désormais fameuses sur la carte géographique du paysagiste. Chacune d’elles fournirait un piquant chapitre à l’histoire du paysage moderne.

Les Vaux de Cernay sont un des plus importants parmi ces divers centres artistiques. C’est un Fontainebleau, réduction Colas, qui a, comme l’autre, ses rochers, ses genêts et ses bruyères, ses hêtres imposants, et des étangs, et des ruines, et tout près de