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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/22

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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.

ces beautés sévères, la verdoyante et fraîche vallée de l’Yvette. Français s’éprit à ce point de Cernay qu’il y devint propriétaire et conseiller municipal. Achard fut longtemps le patriarche de cette tribu volante, ardente au travail et au plaisir. Tous, après les fatigues de la journée, trouvaient, le soir, bon gîte et bonne table à l’auberge Margat. La verve reconnaissante des pensionnaires s’épanchait librement en peintures fantaisistes, — croquis, caricatures ou paysages, — sur les murailles de l’auberge, murailles éloquentes qui nous livrent les noms de Protais, Harpignies, Lansyer, Hereau, Ségé, Dardoize, Georges Bellenger, Pelouze, Amédée Jullien, Marcellin de Groiseilliez, talent aimable et délicat ; Adrien Sauzay, un lumiériste loyal et osé qui maintenant cherche volontiers ses « motifs » sur les berges de la Seine, au milieu des barques et des roseaux, dans le voisinage des pimpantes guinguettes à l’enseigne affriolante : « matelotte et friture. »

Léon de Bellée, un des plus vaillants de nos jeunes paysagistes, fit aussi ses premières armes à Cernay. Il a trouvé aujourd’hui les grands horizons et la nature robuste et colorée qu’il