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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/23

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

affectionne, à Franc-Port, au bord de l’Aisne, à deux pas de la forêt de Compiègne qui a, elle aussi, comme la forêt de Fontainebleau, ses peintres, ses poëtes et ses amoureux.

Une colonie de fraîche date, Villiers-sur-Morin, commence à prendre rang à la suite de celles que nous venons de citer. Comme Cernay, Barbizon et autres, Villiers possède déjà son auberge illustrée. Toutes les parois de la salle et les panneaux des portes ont été, les jours de pluie, décorés à profusion de paysages, de fleurs, de fruits, de gibiers, de croquis militaires et de scènes rustiques. Cette auberge, adossée à un coteau boisé, ouvre gaiement ses fenêtres, au midi, sur la rivière qui s’étale paresseusement dans les prés ; et, par les soirs d’été, les pensionnaires de Mme Douet dînent joyeusement au bruit du tic-tac d’un moulin, à l’ombre des peupliers, sur la route où la table reste perpétuellement dressée.

« Tiens ! c’est la fête de Villiers ! » pense invariablement le voyageur qui passe… Charmante petite fête, en effet, qui recommence tous les soirs et dont les héros habituels sont : Servin, Jundt, Louvrier de Lajolais, Lafosse, Boetzel, Maxime Lalanne ; Mouillion, dont le