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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/24

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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.

pinceau se plaît à rendre les souplesses des seigles et des blés blondissants ; Bouché, un jeune paysagiste qui a déjà la meilleure moitié de ce qu’il faut pour être célèbre : le talent. Le reste viendra quand le public préférera la peinture saine, franche et robuste aux mièvreries et au clinquant de l’art boulevardier.

Non loin de Villiers, dans la riante vallée de la Marne, à Crouttes, — un nom de mauvais augure pour des peintres, — vit et travaille dans la verdure et le soleil un petit clan de graveurs de talent. Ce sont les trois frères Varin qui l’établirent, et ils y furent bientôt suivis ou visités par d’aimables confrères, A. Delauney, Portier, Tailland, les Girardet, etc.

À quelques lieues au delà de Crouttes, à Mont-Saint-Père, sur les bords de la Marne, Léon Lhermitte, — un des jeunes artistes qui, à notre époque où les dessinateurs se font rares, a élevé le dessin jusqu’au caractère et à l’expression, — compose et exécute les beaux fusains qui l’ont fait connaître, en s’inspirant des modèles qu’il a sous les yeux. Aussi les œuvres de Léon Lhermitte se distinguent-elles par une vérité de types, un accent d’observation inconnus au peintre qui affuble d’oripeaux le modèle