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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/26

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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.

Mais la colonie des colonies, la colonie type, c’est et ce sera toujours Fontainebleau ! Fontainebleau offre, réunies à proximité de Paris, toutes les beautés de la nature, les aspects imposants et les tristesses grandioses, les futaies majestueuses et les hêtres séculaires, les clairières où végètent les bruyères au milieu des grès et des sables ; les mares et les étangs moussus. La forêt de Fontainebleau, c’est la véritable école du paysage contemporain ! Il n’est pas un artiste, parmi les plus célèbres, qui n’ait passé par là.

C’est dans les villages situés aux abords de la forêt que campent d’ordinaire tous ces vaillants chevaliers de la brosse ! Barbizon, situé entre les gorges d’Apremont, au style sévère, et les belles futaies du Bas-Breau, est le premier en date et le plus fameux de ces rendez-vous traditionnels. Th. Rousseau, en qui s’était incarnée l’âme de la forêt, J.-F. Millet, y vécurent et y moururent ; Ch. Jacque y demeura longtemps ; Troyon y développa son talent robuste ; Diaz y apprit les jeux du soleil à travers le feuillage ; Nazon, Hanoteau, Bodmer, C. Pâris, Chaigneau, J.-B. Millet, — combien d’autres ! — y étudièrent, y étudient encore ou