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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/27

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

y habitent. Tous laissèrent ; comme souvenir de leur passage, sur les panneaux et les murailles de l’auberge de Ganne, quelque vive et spirituelle esquisse. On trouve là des caprices signés Français, Rousseau, Diaz, Giroux, Bellangé, Nanteuil, Voillemot, Lavieille, etc. ; et il n’est pas jusqu’à l’enseigne qui ne soit due au pinceau humoristique d’un pensionnaire en belle humeur. Cette auberge-musée, bien connue des touristes, est aujourd’hui tenue par Luniot, gendre et successeur de Ganne. Sa prospérité fit naître une concurrence, l’auberge Siron, qui laisse volontiers les touristes à Luniot et s’attache ainsi la clientèle des peintres qui ont horreur « du bourgeois ». C’est au fond de la cour de l’auberge Siron qu’est installée l’exposition de Barbizon, car Barbizon a son salon de peinture, ni plus ni moins que Paris. Il a aussi sa complainte, que les rapins chantent sur l’air de Fualdès.

Le village de Marlotte, d’un aspect moins triste que Barbizon, à portée du Loing aux bords verdoyants, de la gorge aux Loups et de quelques autres sites admirables, essaye de rivaliser avec Barbizon. L’auberge de la mère Antony offre à prix modérés aux artistes une