Aller au contenu

Page:Hess - Une Algérie nouvelle, 1909.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait résolu de faire de Port-Say un seul et unique port du Maroc oriental, destiné par ses propres moyens d’action à combattre toutes les concurrences et à éliminer toutes les influences étrangères qui pouvaient se manifester, soit autour de Mélilla, soit autour de la Casbah marocaine de Saïdia.

C’est à ce sentiment patriotique qu’a répondu le gouvernement général de l’Algérie en faisant autour de Port-Say pour 900 000 francs de routes destinées à mettre Port-Say en contact avec Marnia, Oudjda et les mines de Ghar-Rouban,

C’est le sentiment de la nécessité impérieuse qui s’imposait de voir Port-Say distancer tous nos adversaires commerciaux qui a poussé M. Jonnart à donner à Port-Say le transit en franchise pour les marchandises destinées au Maroc.

M. Auffret cite ensuite les statistiques commerciales et il ajoute :

« Dès que le port sera terminé, dès que la voie ferrée aura mis Marnia, Oudjda et les hauts plateaux du bassin de la Moulouya en communication directe avec la mer, Port-Say pourra entrevoir dans un avenir très prochain un chiffre d’importation dépassant de beaucoup les chiffres d’affaires de tous les ports voisins échelonnés entre Oran et Tanger, et destiné à atteindre, le jour où s’ouvrira la voie ferrée sur Fez, le chiffre d’affaires des plus grands ports de l’Algérie ».

Dans tout ce qui précède, il n’y a aucune exagération puérile, aucune conception imaginaire. Le continent Nord-Africain a vu jaillir du sol, depuis des siècles, des cités merveilleuses que des conditions économiques nouvelles faisaient disparaître tour à tour, mais que les mêmes fluctuations ont rétablies ensuite sur d’autres points.

Oran avait 3 000 habitants, il y a 70 ans. Il en a aujourd’hui plus de 100 000. Port-Say, qui existe d’hier, en a 300, mais du train dont vont aujourd’hui les choses, grâce aux moyens de locomotion qui raccourcissent les distances, Port-