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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/213

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Qui près de moi portait ses pas !
Victime de son imprudence,
Il y trouvait la mort, et moi de bons repas ;
S’il voulait échapper à mes dents meurtrières,
Je l’accablais d’une grêle de pierres ;
Il retombait à ma discrétion.
Craignant enfin l’attention
Que pouvait contre moi réveiller ma conduite,
Sans oser prendre ouvertement la fuite,
Je me cachai dans un tombeau ;
Là, par une diète austère,
Je voulus expier mon métier de bourreau :
Jaloux de revoir la lumière,
Je m’y pourvus d’un bon déguisement
Qui me fit méconnaître ;
Bientôt on me vit reparaître
Dans un nouvel ajustement.
Ayant ainsi changé ma maussade structure,
Hardiment je me remontrai
Dans ma brillante parure,
Sous laquelle je m’admirai :
Une gaze légère, et fine, et transparente,
Que rehaussait l’éclat des plus vives couleurs,
Décora ma taille élégante,
Et m’eût fait remarquer même parmi les fleurs.
J’ai pris, changeant d’habits, un très-bon caractère ;
Je ne m’occupe plus qu’à chercher le plaisir,