Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/503

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
485
dialecte

connais aucun exemple, dans les manuscrits hippocratiques, de formes semblables à πόλι, φύσι, etc.

« Ἀναγκαίη, les autres : ἀνάγκη. Je n’ai point balancé à rendre partout à ce mot sa forme ionique, puisqu’on lit plus bas ἀνάγκαίων sans variation (Ib., p. 126). » Je ne connais que deux endroits dans les manuscrits qui pourraient autoriser ce changement ; c’est ἀναγκαίων, qui se trouve dans le traité des Articulations et dans celui des Airs, des Eaux et des Lieux, et je dois ajouter que, pour le traité des Articulations, ἀναγκαίων se lit avec cette orthographe dans tous les manuscrits (2140, 2143, 2141, 2145, 2146) que j’ai pu consulter. Néanmoins je ne crois pas que cela autorise à introduire la forme d’ἀναγκαίη. En effet, ἀναγκαίων est le seul cas où cette forme se rencontre ; à tous les autres cas la forme commune est conservée ; de sorte qu’il n’est guère possible de ne pas admettre que ἀναγκαίων est une orthographe vicieuse pour ἀναγκέων, génitif pluriel à forme ionique qui est très fréquent dans les livres hippocratiques ; faute qui est née de ce que αι se prononce comme ε. Notez que, si ἀναγκαίων était le génitif pluriel d’ἀναγκαίη, il faudrait écrire ἀναγκαίων.

« Χρέονται, les autres : tantôt χρῶνται, tantôt χρέονται ; j’ai rétabli partout l’ionisme (Ib., p. 126). »

« Ἱρὴν, j’ai rétabli l’ionisme d’après 2146, où, par une distraction du copiste, tout le paragraphe avec une partie du précédent est écrit deux fois de suite. La première fois il écrit ἱρὴν, et la seconde ἱερὴν, comme on lit aujourd’hui dans tous les imprimés (Ib., p. 127). » On sent combien l’exemple de la forme ionique ἱερὴν que Coray emprunte au manuscrit 2146, a peu de valeur. C’est dans un passage copié deux fois par erreur que ἱερήν se trouve ; je dois ajouter que le manuscrit 2146 est très récent (du 16e siècle) et qu’il fourmille de fautes ; on y trouve constamment φύσηος pour φύσιος et φύσηας pour φύσιας, et de même dans tous les mots de la même déclinaison. C’est manifestement une faute qui dérive de l’iotacisme. On ne peut donc en aucune façon s’autoriser du manuscrit 2146 pour introduire la forme ἱρὴν. Il n’y a plus, à ma connaissance, qu’un autre endroit où cette forme se rencontre dans les manuscrits, c’est dans le manuscrit 2253. On y lit, de la