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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/623

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de l’ancienne médecine.

tuelles évidemment ne renfermeront pas de telles humeurs intempérées et excessives ; tels sont le pain, la pâte d’orge, et les autres substances de semblable nature, dont on use toujours et le plus abondamment, et dont j’excepte les mets préparés et assaisonnés pour flatter le palais et la sensualité. Ces aliments salutaires, dont on prend le plus, ne produisent ni trouble ni désunion des qualités cachées dans l’économie ; mais ils produisent vigueur, accroissement, nutrition, par aucune autre vertu si ce n’est qu’ils sont mélangés heureusement, qu’ils n’ont rien d’intempéré, rien de fort, et que tout y est devenu un, simple, atténué.

15. Pour moi, quand j’écoute ceux qui font ces systèmes et qui entraînent la médecine loin de la vraie route vers l’hypothèse, je ne sais comment ils traiteront les malades en conformité avec leurs principes. Car ils n’ont pas trouvé, je pense, quelque chose qui soit chaud, froid, sec ou humide, en soi, et sans mélange d’aucune autre qualité ; et, sans doute, ils n’ont pas à leur disposition d’autres boissons et d’autres aliments que ceux dont nous usons tous ; mais ils attribuent à ceci ou à cela la qualité ou chaude, ou froide ou sèche ou humide. Or l’incertitude serait grande s’ils prescrivaient d’administrer quelque chose de chaud, en soi, au malade ; celui-ci leur demandera aussitôt quelle est cette chose ; et ils seront réduits ou à répondre par du verbiage ou à recourir à quelqu’une des