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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/103

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milice reparurent sur le pied de 1750. On reprenait, en un mot, la législation qui était en vigueur avant 1789, et Bourbon perdait son autonomie, qui n’avait duré que dix ans, pour retomber sous la dépendance absolue de l’Île de France.

62. La vaccine, découverte par Jenner en 1776, pénétra à l’Île de France par l’entremise du capitaine Deglon. Celui-ci avait annoncé son antidote avant d’avoir débarqué ; les habitants encore effrayés des terribles effets de la variole, considérèrent la vaccine comme principe d’une nouvelle épidémie, et Deglon fut mis en quarantaine.

63. 1804. L’organisation Decaen avait fait disparaître les municipalités aussi bien que l’Assemblée ; on les remplaça par les conseils de commune ayant pour simple attribution d’indiquer les améliorations utiles à leurs localités. Le major de la milice était de droit membre du conseil. Decaen institua en même temps pour les criminalités un tribunal dont les jugements ne pouvaient être rendus que par un nombre impair d’individus.

64. Les guerres européennes rendaient imminente la reprise des hostilités avec les Anglais ; le capitaine-général entreprit de pourvoir à la défense des deux îles, mais la Métropole était loin de lui fournir le numéraire et les munitions nécessaires. Alors il augmenta les impôts, notamment à Bourbon qui fut surchargé. Les droits sur le café étaient de 2 f. 50 par balle ; ils montèrent à 5 francs, puis à 7 francs ; la colonie paya 22 francs 50 par balle de coton, c’est-à-dire le triple de la taxe ordinaire. De plus, toutes les mar-