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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/121

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ports détaillés sur la valeur des productions de chaque localité et les espérances fondées sur les récoltes prochaines ; il s’étend même jusqu’à spécifier le caractère, le défaut de certains habitants, en un mot, c’est l’attachement du propriétaire, la sollicitude du père de famille qui se font sentir bien plus que l’autorité de l’administrateur.

18. La même année 1819 vit commencer les travaux du Barachois, la découverte des sources thermales de Cilaos, les routes améliorées, le canal de Saint-Étienne, le parc d’artillerie, la caisse de réserve, le service des pompes à incendie ; on eut de brillantes récoltes de sucre, de girofle, de café et de blé ; mais le choléra, importé de Maurice, vint troubler un instant cet état de prospérité qui allait croissant d’année en année. Il apparut au commencement de 1820, sévit avec intensité pendant les mois de janvier, février et mars ; Saint-Denis, en particulier, compta un grand nombre de victimes.

19. Cependant, les travaux entrepris par M. Milius avaient altéré sa santé ; de plus, il était dégoûté d’un pays où ses efforts et son dévouement ne rencontraient que cabales, opposition, mécontentement, murmures. Son découragement, si regrettable d’ailleurs, le porta à demander à rentrer en France ; il disait dans sa lettre au ministre : « Qu’un ange envoyé du ciel était seul capable de gouverner le peuple, de Bourbon. »