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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/136

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gouverneurs lui décerna le titre de seconde Providence que la ville de Saint-Paul a été jalouse de conserver ; le souverain Pontife, Grégoire XVI, l’honora d’une lettre autographe en reconnaissance du bien opéré par elle dans les missions. Mme Desbassayns termina sa carrière en 1845, après avoir donné l’exemple de toutes les vertus pendant 90 ans !


CHAPITRE XX

Graëb, gouverneur — Inquiétude — Rumeurs — Difficultés — Instruction religieuse des noirs — m. Monnet — Indemnité — Proclamation — Ateliers de discipline — Réunion — Assemblée.
Graëb — 1846 à 1848

47. La loi sur l’émancipation avait surexcité les esprits : les uns la considéraient comme le prélude d’une catastrophe dont les suites entraîneraient la ruine des colonies, les autres inspiraient des craintes sérieuses quant à l’abus d’une liberté dont ils ne comprenaient pas les avantages, encore moins les dangers. Quelques-uns, parmi ces derniers, firent cependant de sages réflexions sur l’avenir qui leur était offert ; mais ce nombre était trop restreint pour exercer une salutaire influence sur les masses.

Départ et d’autre, il circulait des rumeurs qui s’accentuaient de jour en jour : la classe aisée surtout se récriait avec indignation, et ses plaintes étaient fondées, car le Conseil d’État semblait méconnaître les intérêts des colons.[1]

Maintenir la paix par la modération des

  1. M. Guizot, ministre, fit voter à l’unanimité une loi réduisant de quatre à trois les assesseurs, toutes les fois que la justice aurait à juger les crimes des affranchis contre leurs anciens maîtres.