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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/148

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aussitôt le Comptoir d’Escompte, qui délivrait un coupon par esclave sur ces rentes dont la valeur n’était pas déterminée. Soit la misère, la défiance ou le découragement, soit que l’on ne comprît pas la valeur des coupons, la plupart des habitants les cédèrent à vil prix, même pour quelques pintes de riz ! On apprit plus tard que les coupons représentaient une valeur de 733 francs.

5. Comme les engagements d’affranchis devaient se renouveler après l’expiration du bail, le Commissaire institua des syndicats spéciaux, chargés de délivrer les livrets, de contrôler les engagements, ou de les rompre suivant les circonstances. Il régla de plus l’heure des offices du dimanche, afin que tout le monde pût remplir ses devoirs religieux, sans nuire à la discipline des ateliers.

6. La Colonie, reconnaissante des immenses services rendus par le Commissaire de la République, signa une adresse au Ministre pour demander le maintien de M. Sarda, mais le nouveau pouvoir métropolitain, peu favorable aux gens du Gouvernement de 1848, avait déjà pourvu à son remplacement ; il avait pour successeur M. Doret.

Dès que M. Sarda connut la mesure qui le frappait, il remit ses pouvoirs entre les mains de M. le colonel Barolet de Puligny, commandant les troupes de la garnison ; puis, en attendant son rapatriement, il vint demander asile à l’honorable M. Élie Pajot, membre du Conseil général, qui s’empressa de lui accorder l’hospitalité. Plus tard, en 1860,