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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/155

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vait pas être de longue durée. Le décret du 17 mars 1852 lui confia les destinées de son pays.

19. M. Delisle se voua au bonheur de ses chers compatriotes ; il fit comprendre à ses amis de la capitale que son administration porterait l’empreinte du patriotisme et de l’énergie. Ces deux mots affirmaient déjà son intention de se placer au-dessus de toutes les influences ; ils lui tracèrent une ligne de conduite invariable, un programme dont il ne s’écarta jamais.

20. Le 8 août, la frégate la Belle-Poule rendait M. Delisle à son pays natal. M. Élie Pajot, maire adjoint, le reçut avec les honneurs dus à son rang. M. le Gouverneur termina sa réponse par ces remarquables paroles : « Si mon bon vouloir n’est pas entravé, si mon patriotisme n’est trahi, permettez-moi de croire que l’enfant du pays laissera quelques traces de son passage dans l’administration de cette belle île. C’est du moins ma plus chère espérance, celle que je tiens à déposer sur le seuil de la Colonie où vous me faites l’honneur de me recevoir. »

21. L’Administration si féconde de cet homme éminent commença par l’abolition de la censure, se réservant d’autres mesures de répression si la tranquillité du pays l’exigeait. Vint ensuite sa tournée que l’on put considérer comme une ovation ; le Gouverneur profita de l’excellente disposition des esprits pour réhabiliter le travail agricole aux yeux des populations affranchies.

22. Pendant que de nombreuses réformes ou des institutions nouvelles étaient élaborées, Mme Delisle établissait dans les salons du Gouverne-