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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/173

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70. Le 2 février, un cyclone passa sur l’île et y causa des dommages considérables, occasionnés principalement par la mer dont le soulèvement fut extraordinaire. Les ponts de marine, moins deux, ceux du Butor et du Bourbier, furent emportés ; le Barachois en partie démoli ; le village de la Possession presque détruit et le cimetière de Saint-Paul profondément défoncé par les flots.[1]

Le 14 février, second cyclone achevant de briser ce que le premier avait épargné ; plusieurs navires, trop maltraités douze jours auparavant, furent complètement désemparés et même submergés.

Les 20 et 21 du même mois, nouvel ouragan ; ce dernier agissant sur des arbres, des récoltes et des maisons deux fois ébranlés et sur un sol détrempé, amoncela partout les ruines.

71. 13 août, inauguration du buste du colonel Maingard dans la cour du Lycée. Juste hommage rendu au fondateur de cette importante maison d’éducation.

72. Au mois de janvier 1864 une coulée ayant plus de trois mètres d’épaisseur arriva jusqu’à la mer ; sur son passage elle détruisit les restes de la forêt consumée par celle de 1858.

  1. Près de quinze cents cercueils déterrés et emportés par les vagues, furent engloutis, rejetés, brisés sur la côte avec quantité de cadavres dont les uns récents étaient parfaitement reconnaissables, d’autres à demi décomposés, mêlés à des squelettes et à des ossements épars sur la rive : tel fut le navrant spectacle qui vint renouveler le deuil de toutes les familles de Saint-Paul.