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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/217

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lières ces croyances opposées et l’animosité qui en résultait. Les vivres manquaient, le pays ne produisait rien et la disette arriva. » [1]

On conçoit ce qu’il dut en coûter de privations et de sacrifices à ces hommes manquant de vivres, de vêtements et même des objets les plus indispensables au travail, à des hommes qui s’étaient librement exposés aux dangers d’une longue traversée, dans l’espoir de trouver de l’or et des richesses en abondance.

Au mois de février 1646, les colons se révoltèrent et mirent de Pronis aux fers pendant six mois. Peu de temps auparavant, Foucquembourg était parti pour la France, rendre compte de l’administration du Commandant, ainsi que de la situation malheureuse de la Colonie. Parvenu au terme de son voyage, il fut assassiné par son compagnon qui pensait s’emparer de riches dépouilles ; celui-ci ne trouva que des papiers destinés à la Compagnie.

Cependant de Pronis trouva un terme à sa captivité, grâce au capitaine Lebourg, arrivé avec 43 nouveaux colons. Mais une seconde révolte, plus menaçante que la première, éclata en octobre ; de Pronis et Lebourg la maîtrisèrent par adresse. Plusieurs des mutins, séduits par l’appât des honneurs, consentirent à se rendre sur divers points de la côte, éloignés du Fort, à la condition d’en avoir le commandement ; quant aux principaux coupables, de Pronis les fit ar-

  1. Lacaze.