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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/22

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15. En 1677, les rats étaient devenus tellement nombreux qu’ils dévorèrent toutes les plantations ; il s’en suivit une famine qui réduisit les habitants à la plus affreuse misère. Ces calamités provoquèrent une insubordination telle que le gouverneur tenta inutilement d’en arrêter le cours. Son impuissance l’affecta profondément, et il en mourut de chagrin.

À cette époque les lieux les plus habités étaient Saint-Paul, le Butor, le Chaudron, la Ravine-des-Chèvres (Sainte-Marie), l’Étang de l’Assomption et la Possession.

La Ravine des Chèvres comprend ici la population de Sainte-Marie, car les premières habitations occupaient le terrain situé entre le Charpentier et la ravine des Chèvres.

En 1667, un corsaire, chassé par la flotte du marquis de Mondevergue, préféra se jeter à la côte plutôt que de tomber entre les mains des vainqueurs. Au moment d’échouer, l’équipage fit vœu, s’il était sauvé, d’élever un sanctuaire à la Vierge Marie : personne ne périt. Les matelots, fidèles à leur engagement, transformèrent les débris du navire en une modeste chapelle non loin de l’endroit où est situé l’église actuelle. Ce pieux devoir accompli, les pirates allèrent demander aux habitants de Saint-Paul les moyens d’existence que leur vie d’aventure ne pouvait plus leur offrir : toutefois ils n’oublièrent point le sanctuaire de Sainte-Marie. Quelques mois après, plusieurs habitants de Saint-Paul les accompagnèrent dans un premier pèlerinage, ceux de Sainte-Suzanne les imitèrent l’année suivante ; en 1669 les trois premiers quartiers de la Colonie s’y trouvaient réunis.

Le Cardinal de Tournon y fit, en 1703, une nombreuse première communion, suivie du sacrement de confirmation. En 1708 Dominique Peréira, époux de la veuve