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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/25

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din, eût été une sage mesure ; malheureusement, la plupart des gouverneurs ne savaient user de l’autorité que par la dureté, il était inévitable que l’on y répondît par les murmures et l’insubordination.

Le Père Bernardin — 1686 à 1689

18. Après la mort de Florimont, tous les yeux se portèrent sur le père Bernardin, capucin mineur, venu de l’Inde en 1674. La douceur et la prudence de son ministère pastoral lui avaient attiré les cœurs, aussi fut-il élu à l’unanimité. Malgré sa répugnance, le père accepta le fardeau qu’on lui imposait. Il assembla les habitants dans l’église, leur exposa ses vues, réclama l’obéissance et leur promit son dévouement. Tous tinrent parole.

19. Les noirs marrons, traqués sous d’Orgeret, crurent pouvoir recommencer leurs brigandages ; mais ils furent sévèrement réprimés. Ce danger écarté, le père Bernardin s’appliqua tout entier au bonheur des habitants ; il encouragea le travail, réglementa la chasse, fit planter le coton qu’il avait rapporté de Surate, essaya, mais sans succès, l’introduction du girofle. Il voulait que les femmes eussent leurs occupations ; il fit apprendre aux jeunes filles à coudre et à filer, et déclara ne vouloir les marier qu’autant qu’elles seraient habiles en ce genre de travail.

20. Dans sa lettre à Colbert, le père Bernardin demande des outils, des étoffes, des orphelines pour être mariées aux jeunes gens, des forces régulières pour soutenir l’autorité, la liberté de faire le commerce ; puis il indique la rivière d’Abord,