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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/45

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Desforges-Boucher l’avait fait représenter d’avance par un greffier de second ordre. Ce fait d’une commune en expectative, à laquelle il donna vainement le nom de Saint-Étienne, s’explique par la magnifique propriété du Gol que M. Desforges s’était concédée.

18. Au mois d’avril, le Conseil supérieur arrêta que la limite entre les concessions et le domaine serait le sommet des montagnes. Voulant conserver au domaine toutes les pentes arrosées par les petites ravines, il décida que toute ravine dans les hauts qui coulera, serait réputée sommet des montagnes. Mais, dit spirituellement M. Pajot, « la ravine dans les hauts qui coulera allait à droite ou à gauche, selon les prétentions des intéressés ; si bien que ceux-ci empiétèrent peu à peu jusqu’aux sommets les plus élevés, » et l’ordonnance ne reçut pas une seule application, 1728.

19. En 1729, des nuées de sauterelles s’abattirent sur la colonie et y causèrent de grands ravages ; à ce fléau se joignit une épidémie causée par la variole, apportée par un navire venu des Indes. Les chirurgiens l’attribuèrent à « la fiente et ordure des sauterelles qui couvrent et infectent les plantages. » Les miasmes produits par ces animaux purent contribuer effectivement à l’intensité du mal ; il n’est pas moins prouvé qu’en cinq mois la variole fit plus de 1,500 victimes. Saint-Paul en particulier eut à enregistrer des pertes nombreuses et très regrettables, entre autres, celle du vénérable curé, M. Abot, qui mou-