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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/51

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Si Mahé de Labourdonnais fut intrépide marin et bon soldat, comme le prouvent, du reste, ses brillants débuts et les actes glorieux de la troisième partie de sa carrière, il a été autant et plus encore grand organisateur et administrateur par excellence. C’est à lui que l’île de France doit sa vraie création, sa prospérité, sa richesse, ses moyens de défense qui coûtèrent tant aux Anglais soixante-dix ans plus tard. « En cela il fit bien. Rendre l’île de France ce qu’elle devait être, c’était opérer comme il fallait ; c’était avoir le sens politique et agir dans l’intérêt général de la patrie commune ; à cet égard, il n’y a place que pour des éloges, et il ne faut pas les marchander. »[1]

Mais nous n’avons pas à retracer les gloires de l’île-sœur, et puisqu’il ne s’agit que de l’historique de Bourbon, l’administration de Mahé de Labourdonnais doit être considérée dans les applications qui ont eu spécialement rapport au pays. Il est bien réel que par l’intervertissement des rôles, « Bourbon, passant au second plan, fut complètement sacrifié, Il fournissait des approvisionnements, des grains, des hommes même, quelquefois de l’argent, sans qu’on lui en sût beaucoup de gré. En somme, c’était une orange bonne à presser, et on ne s’en faisait pas faute. »[1]

1. Mahé de Labourdonnais ayant fait reconnaître ses pouvoirs, parcourut l’île afin d’en constater par lui-même les plus pressants besoins ; il fit ensuite construire des batteries, des magasins, des casernes, des moulins à vent, tracer des routes dans le quartier Saint-Paul, et prescrivit la continuation des mêmes travaux entre les divers quartiers de la Colonie. Le chemin Dumas, à travers les montagnes de Saint-Denis, subit quelques lé-

  1. a et b Pajot.