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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/57

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sous en 1773 ; soit 1.50, 0.50, 1 franc de monnaie française.

On ne s’en tint pas à la capitation ; les hommes des ateliers n’étant pas assez nombreux, on y suppléa par la corvée. Cette nouvelle charge consistait à imposer par habitant un certain nombre de journées de noirs pour l’année. Les habitants firent la sourde oreille et l’on s’abstint. Mais la Compagnie avait le privilège exclusif de vendre les aliments et autres marchandises indispensables ; or Mahé de Labourdonnais défendit de vendre à quiconque n’aurait pas fourni son contingent de corvée (1739) ; ce moyen eut un plein succès, tout le monde s’exécuta de bonne ou mauvaise grâce, et les corvées subsistèrent à l’aide du triage et du rebut des bandes des habitations jusqu’en 1834 que les conseils municipaux n’en voulurent plus absolument.

14. Quelques mois après, Mahé de Labourdonnais plus décidé que jamais à concentrer les forces de colonisation sur l’île de France, arracha au conseil supérieur de Bourbon une déclaration solennellement inscrite, portant que l’île était assez peuplée et qu’elle produisait trop de café.[1]

« À la place du café dont on se dégoûta (sans doute avec intention) on poussa à la culture du

  1. L’année précédente (1738) l’île avait produit sept mille balles de café, et l’on faisait difficulté de l’acheter, sous prétexte qu’il y en avait trop. En 1805 ou en exporta trente-cinq mille balles, et il n’y en eut pas assez !…