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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/87

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en grande partie à ses frais ; tracer des chemins, construire le presbytère, l’église, etc. Mais la question qui le préoccupait surtout était le mesurage des propriétés, « afin, disait-il, d’assurer la tranquillité à mes enfants ; ils sont venus parce qu’ils avaient confiance en moi ; c’est à moi de les protéger » [1].

L’abornement promis en 1785 fut négligé ; on y opposa les réserves qui devaient enlever une portion considérable des propriétés. Joseph Hubert se constitua le défenseur de ses enfants. Voyages, correspondances, amis influents, menaces même, tout servit à son œuvre sous chacune des administrations qui se succédèrent depuis 1785 jusqu’à la rétrocession. Enfin, après avoir lutté 31 ans contre d’incessantes difficultés, Joseph Hubert obtint du Gouverneur Bouvet, en 1816, un mesurage complet, avec le plan de toutes les propriétés.

Le quartier des Nouvelles Moluques[2] reçut le nom de Saint-Joseph, en mémoire du Gouverneur Joseph, baron de Souville. Les Anglais Keating et Farquhar voulurent y substituer celui de Saint-Hubert, mais le modeste commandant s’y refusa.

Saint-Joseph ne voulut point prendre part aux troubles qui affligèrent la Colonie de 1790 à 1800.

30. En 1783, M. Joseph Hubert récolte les premières baies du seul giroflier conservé à Bourbon. M. Sicre de Fontbrune tire également de Saint-Benoit la première noix muscade de l’île, l’offre au Gouverneur et en reçoit, selon qu’il avait été promis, deux noirs de choix.

Élie Dioré — 1785 à 1788

31. Ce Gouverneur était fils du précédent de ce

  1. Trouette.
  2. Nom donné par Joseph Hubert.