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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/103

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en chemin et passa la Garonne, il s’en revint à Paris. Le lendemain, le roi appela tous ses barons ; et quand ils furent arrivés, le roi tint conseil et leur dit : Seigneurs, je vous ai demandé pour vous faire savoir la honte que m’a faite le roi de Gascogne, car il garde les quatre fils Aymon en dépit de moi : vous savez quel tort ils m’ont fait d’avoir tué mon neveu Berthelot. Je les ai chassés de mon royaume, ils ont fait faire le château de Montfort, d’où je les ai chassés ; maintenant ils sont en Gascogne avec le roi, qui a dit qu’il les défendrait contre moi : il a fait même épouser sa sœur à Regnaut.

Pas un d’eux ne répondit ; car ils étaient fâchés d’aller contre Regnaut et ses frères. Charlemagne voyant qu’ils ne répondaient rien, appela le duc Naimes, Oger le Danois et le comte Guidelon et leur dit : Seigneurs, quel conseil me donnez-vous ? Sire, dit le duc Naimes, si vous voulez m’en croire, vous retarderez jusqu’au printemps, vos gens sont encore fatigués de la dernière guerre, quand ils seront un peu reposés, vous recommencerez, et nous marcherons de bon cœur. Le roi fut irrité de ce conseil, et comme il se disposait à y répondre, il arriva un beau jeune homme à la tête de trente chevaliers, il fit une profonde révérence. Mon ami, dit le roi, soyez le bien venu ; pourrais-je savoir qui vous êtes ? Sire, je suis fils de votre sœur et du duc Milon, et je m’appelle Roland. Le roi en fut bien satisfait, l’embrassa plusieurs fois et lui dit : Demain je vous ferai chevalier et vous pourrez combattre contre Regnaut, fils d’Aymon. Sire, dit Roland, je marcherai sous vos ordres ; je promets de ne point épar-