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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/105

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son cheval et l’emmena. Quand les Sarrasins virent leur seigneur prisonnier, et la valeur de Roland et des Français, ils prirent la fuite. Roland dit alors à ses gens : poursuivons ces lâches, et si nous les rejoignons, ils seront bientôt vaincus, puisque nous tenons leur seigneur prisonnier. Nous les prendrons morts ou vifs, lui répondirent ses gens. Seigneurs, dit le roi des Sarrasins, nommé Escoursaut, je vous prie de ne point tuer mes gens, ils sont assez mal heureux de me voir prisonnier. Donnez-leur trêve, et conduisez-moi vers le roi Charlemagne ; si vous pouvez obtenir mon pardon, je deviendrai son vassal ainsi que ma postérité. Vous parlez juste, lui dit Roland ; et le duc Naimes approuva sa raison. Ils firent trêve aux Sarrasins, et conduisirent Escoursaut auprès de Charlemagne. Quand le roi apprit que son neveu était revenu, qu’il avait vaincu les Sarrasins et fait leur roi prisonnier ; il monta à cheval et vint au-devant de lui. Quand Roland vit son oncle, il descendit de son cheval et salua respectueusement le roi et lui dit : Sire, nous vous amenons Escoursaut que nous avons pris ; il nous a promis de se faire chrétien, si vous voulez lui pardonner ; il reconnaîtra que c’est de vous que lui et sa prostérité tiendront leurs terres. Neveu, dit Charlemagne, c’est un traître, je m’en défie. Alors il ordonna qu’Escoursaut fût mis en prison, bien gardé ; mais qu’on lui donnât à boire et à manger à sa volonté. Quand ses ordres furent exécutés, il appela le duc Naimes et lui dit : Que pensez-vous de tout ceci ? Sire, répondit le duc Naimes, il faut avouer que Roland est un bon chevalier, et que c’est par son