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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/107

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mènerons avec nous des chevaliers bien armés. Volontiers, répondit Regnaut, puisque cela vous fait plaisir. Quand il fut temps de partir pour Paris, Regnaut dit à ses frères : Il est temps d’aller à Paris, choisissons des chevaux et partons. Comme ils étaient prêts à partir, Regnaut vint auprès de sa femme et lui dit : Je vous prie de bien garder mon château, je reviendrai sous peu de temps. Sire, répondit-elle, commandez à vos chevaliers de n’en point sortir, et je vous réponds que, quand le roi mon frère y viendrait, il n’y entrerait pas ; allez à la garde de Dieu. Regnaut embrassa sa femme et partit avec ses gens. Quand ils furent à Orléans et eurent passé Loiron, on leur demanda d’où ils étaient. Maugis, qui parlait pour tous, répondit : Seigneur, nous sommes Bernois et nous allons à Paris pour le prix que le roi a proposé à la course des chevaux. Ils continuèrent leur route et arrivèrent à Melun, où ils logèrent dans le bourg. La veille de la saint-Jean, Regnaut appela Maugis et lui dit : Cousin, que ferons-nous demain ? On fera la course des chevaux, ainsi il faut aller coucher à Paris. Vous avez raison, lui répondit Maugis, mais laissez-moi faire ; alors il prit une certaine herbe, qu’il pila et dé trempa avec un peu d’eau, puis en frotta Bayard, de manière qu’il devint tout blanc, et l’on ne pouvait le reconnaître ; il oignit Regnaut avec un élixir, qui le fit paraître aussi jeune qu’à quinze ans. Quand Maugis eut ainsi métamorphosé Regnaut et son cheval, il dit à ses cousins : Seigneurs, que vous en semble ? Je pense qu’on ne pourra pas les reconnaître. Voyez comme Bayard est devenu vieux !