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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/108

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Il ne pourra pas gagner le prix. Ils furent tous bien surpris. Regnaut étant monté à cheval avec ses frères, leur dit : Ne soyez pas en peine à mon égard, on ne me reconnaîtra point. Allard dit à Maugis : Cousin, nous vous recommandons notre frère ; car sans vous nous ne souffririons pas qu’il allât à Paris. Charlemagne voyant que ses barons étaient arrivés, appela le duc Naimes, Oger le Danois, Foulques de Morillon, et leur dit : Seigneurs, prenez avec vous cent chevaliers bien armés et allez sur le chemin d’Orléans, afin que personne ne puisse passer que vous ne sachiez qui il est ; j’ai idée que Regnaut pourra venir ; si l’envie lui prenait, il serait bientôt venu. Sire, répondirent les barons, nous suivrons vos commandemens, et si Regnaut est assez insensé, il ne pourra échapper d’être pris. Ils prirent le chemin d’Orléans et s’arrêtèrent à deux lieues de Paris ; ils y furent longtemps sans que personne passât. Quand le duc Naimes vit que personne ne passait, il dit à Oger : ma foi, le roi nous fait ressembler aux fous de rester ici à attendre. Sire, dit Oger, vous avez raison ; pour moi, je n’y resterai pas davantage. Comme ils voulaient s’en retourner, le duc Naimes vit venir Regnaut et Maugis ; Foulques s’écria aussitôt : Voici Regnaut ! il ne pourra nous échapper. Vous avez raison, dit le duc Naimes, ce cheval ressemble à Bayard, s’il était de la cour. Foulques mit alors l’épée à la main et vint au-devant de Regnaut ; mais il fut bien surpris de ne pas le reconnaître. Regnaut et Maugis passèrent ; le duc Naimes les voyant passer, appela Maugis et lui dit : Qui êtes-vous et où allez-vous ? Sire, répondit