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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/109

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Maugîs, je suis de Péronne ; je me nomme Josuare. Naimes lui dit ensuite : Ne pourrez-vous pas me donner des nouvelles de Regnaut, fils d’Aymon ? Oui, dit Maugis, il a marché deux jours avec nous. Naimes voyant que Regnaut ne disait rien, dit : Je crois que celui qui est là sans rien dire, a de mauvaises pensées. Sire, dit Maugis, c’est mon fils, qui ne sait pas parler le français. Alors le duc Naimes dit à Regnaut : Pourrez-vous me donner quelques nouvelles de Regnaut ? il lui répondit : Imi scaius prena Frunches en prenant par cheval à Paris couronne ri non draphonis gargnir mi.

Naimes se prit à rire et lui dit : Qui donc vous a appris à parler ? Je n’entends pas un mot de ce que vous dites. Regnaut et Maugis continuèrent leur chemin et arrivèrent à Paris, comme ils y entrèrent, Regnaut fut reconnu par un homme qu’ils rencontrèrent. Il vint beaucoup de monde auprès d’eux ; quand cet homme vit une si grande foule, il devint encore plus hardi et prit Bayard par la bride ; mais le cheval lui donna un si grand coup de pied qu’il lui brisa le cœur. Les gens voyant cela, se retirèrent promptement. Regnaut et Maugis poursuivirent leur chemin et ne furent point reconnus. Ils allèrent jusqu’au vieux marché, et n’ayant point trouvé d’auberge, ils allèrent loger chez un cordonnier. Quand ils eurent mis pied à terre. Maugis lia un pied à Bayard avec de la soie qu’il cira. L’hôte qui le regardait, lui demanda pourquoi il liait le pied de ce cheval et qui est le chevalier qui le monte ? Maugis lui dit : J’ai lié le pied de ce cheval, parce qu’il est boiteux, et celui qui le monte est mon fils ; comme