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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/110

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Maugis parlait, le nom de Regnaut lui échappa. Ah ! dit l’hôte, vous en avez assez dit ; c’est sans doute ce Regnaut qui a tué Berthelot, neveu du roi ; il en sera averti avant ce soir. Regnaut, tout irrité, lui dit : Vous vous méprenez, car je n’ai jamais vu Regnaut, je ne sais point qui il est. Taisez-vous, dit l’hôte, je vous reconnais bien ; alors il voulut sortir de sa maison, mais Regnaut le poursuivit et le tua d’un coup d’épée. Maugis, voyant ce meurtre, dit à Regnaut : Ah ! cousin, qu’avez-vous fait ? Nous sommes perdus, si Dieu ne nous secourt. Maugis alla à l’écurie, sella Bayard et fit ensuite monter Regnaut ; ils partirent de cet endroit. Quand la femme et les enfans virent ce que Regnaut avait fait, ils se mirent à crier ; mais Regnaut et Maugis s’en allèrent et on ne put savoir ce qu’ils étaient de venus, car ils se mirent dans la mêlée avec les autres. Bayard s’en allant clochant à la porte Saint-Martin, où ils restèrent toute la nuit. Le lendemain, ils entendirent la Messe avec les autres barons ; puis ils allèrent dans la prairie de Seine. Regnaut et Maugis suivirent le roi. Le roi commanda que sa couronne fût mise au bout de la lice avec les cinq marcs d’argent et les draps de soie ; aussitôt le duc Naimes et Oger firent ce que le roi avait commandé. Quand tout fut préparé, les chevaliers montèrent à cheval ; chacun d’eux, pensait gagner le prix. Le roi dit au duc Naimes, à Oger, à Guidelon de Bourgogne et à Richard de Normandie, qu’ils prissent des chevaliers bien armés pour garder la course, afin qu’il ne se fit aucun bruit. Les chevaliers qui devaient courir commencèrent ; ils se moquaient de Regnaut parce