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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/130

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cents chevaliers bien armés, vous y trouverez les quatre fils Aymon et vous les amènerez morts ou vifs. Sire, dit Oger le Danois, nous ne les avons jamais vus qu’en armes, comment pourrons-nous les reconnaître. Vous pourrez les reconnaître facilement, car chacun d’eux aura un manteau d’écarlate fourré d’hermine et une rose à la main. Sire, dit Oger, ces marques sont suffisantes, et nous ferons votre commandement. Ils sortirent secrêtement de l’armée et allèrent aux plaines de Vaucouleurs ; ils se mirent en embuscade dans un bois de sapin en attendant que les quatre fils Aymon vinssent à Vaucouleurs. Grand Dieu ! que Regnaut et ses frères ne sont-ils instruits de cette trahison ! au lieu de mulets, ils auraient monté de bons chevaux et se seraient armés de tout point. Quand Oger et Foulques furent embusqués, Foulques appela ses gens et leur dit : Seigneurs, je déteste Regnaut qui a tué mon oncle ; vous saurez que je suis venu avec vous pour m’en venger ; le roi Yon l’a trahi ainsi que ses frères, il doit les livrer à Charlemagne ; ils viendront ici sans armes que leurs épées ; quand vous les verrez, il faudra montrer toute votre valeur et votre zèle à me servir. Quand le roi Yon, qui était à Toulouse, eut reçu la lettre de Charlemagne, il appela son secrétaire Gaudard, et lui dit : Ouvrez cette lettre et lisez-la. Il ouvrit la lettre et y lut la trahison qu’elle contenait contre Regnaut et ses frères.

Quand le secrétaire eut lu la lettre, il versa des larmes ; le roi Yon le voyant pleurer, lui dit de ne rien lui cacher du contenu de la lettre. Alors il lui