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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/146

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que je vous voie périr sans pouvoir vous défendre, car j’en ai fait le serment, il y avait dans le rocher quatre comtes qui devaient attaquer les quatre fils Aymon ; mais Regnaut se défendait de tous côtés, car Allard était blessé d’un dard qui lui avait percé la cuisse, il avait perdu tant de sang qu’il tomba par terre, et s’écria : Rendons-nous, car Richard et moi ne pouvons plus vous aider. Frère, dit Regnaut, vous montrez bien que vous êtes faible ; vous savez que si nous étions entre les mains de Charlemagne, il nous ferait pendre : ainsi il est nécessaire de nous aider les uns les autres, autrement on dirait que nous sommes bâtards. Vous avez raison, dit Allard, mais vous ne sauriez croire comme je suis faible. Je vous défendrai de tout mon pouvoir, lui dit Regnaut. Richard entendant la dispute de ceux qui étaient contre le rocher, dit : Coupez de ma chemise et seignez-moi, afin que mes boyaux ne sortent pas de mon corps, et je me mettrai en défense avec vous.

Regnaut dit alors : Voilà un brave chevalier. Allard satisfait de cette réponse, dit à Oger : Cousin, que faites-vous à votre famille, ne devriez-vous pas nous secourir ? Oger lui répondit qu’il lui ferait tout le bien imaginable ; puis s’approchant du rocher, il dit à ceux qui l’assiégeaient : Retirez-vous en arrière jusqu’à ce que j’aie vu s’ils veulent se rendre, car il vaut mieux les avoir vifs que morts. Alors les Français se retirèrent, et Oger le Danois s’approcha du rocher et dit aux quatre fils Aymon : Cousins, reposez-vous un peu et amassez des pierres pour vous défendre ; car le roi vous ferait pendre s’il pouvait vous tenir. Si Maugis le sait, il viendra vous secourir