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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/147

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et vous pourrez échapper. Cousin, dit Allard, vous devriez nous défendre vous-même. Oger leur dit : Je n’en suis pas cause, car je l’ai promis à Charlemagne. Après avoir bandé leurs plaies, ils se reposèrent. Alors Regnaut alla vers le rocher ramasser des pierres ; il en fit un amas où étaient ses frères. Quand les Français virent qu’Oger demeurait si longtemps, ils lui crièrent : Dites-nous donc s’ils veulent se rendre ? Non, dit Oger, ils veulent se défendre jusqu’à la mort. Attaquons-les, dirent les Français. Je vous promets, dit Oger, que je les secourrai de toute ma puissance. Le comte dit : Nous vous commandons de par le roi de venir en bataille contre eux, comme vous l’avez promis. Seigneurs, dit Oger, vous savez qu’ils sont mes cousins, retirons-nous et laissons-les en paix, j’aime mieux qu’il m’en coûte. Nous n’en ferons rien, dirent les Français, car nous les rendrons prisonniers au roi Charlemagne, qui en disposera à sa volonté ; nous lui dirons ce que vous leur avez fait et il vous en saura mauvais gré. Oger leur répondit : S’il y a quelqu’un de vous assez hardi pour prendre les quatre fils Aymon, je fais le serment que je lui trancherai la tête ; mais ils répondirent que quand ils les auraient pris, ils verraient s’il les leur ôterait. Ils attaquèrent le rocher. Regnaut les voyant venir, s’écria : Ah ! cousin Maugis, que ne savez-vous notre embarras, vous viendriez nous secourir. Que j’ai donc eu tort de ne pas vous parler avant de partir ! Hélas ! si j’étais monté sur toi, mon cher Bayard, je ne serais point monté sur ce rocher. Les Français attaquèrent le rocher, et sans Regnaut ils eussent