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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/149

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âme ; montez à cheval et allez avec tous vos gens dans la vallée de Vaucouleurs et vous tâcherez de les secourir.

Maugis s’écria : Ah ! Regnaut, noble chevalier, quel dommage de vous perdre. Alors sans rien dire au roi Yon, ni à la femme de Regnaut, il fit avertir que tous ceux qui pourraient porter les armes, songeassent à se préparer pour le suivre, il monta sur Bayard et avait très-bonne mine, car c’était un des plus vaillants chevaliers de son temps. Ils sortirent de Montauban au nombre de cinq mille et deux mille sept cents archers tous déterminés à bien combattre. Regnaut se défendait sur le rocher ; il vit venir son cousin Maugis monté sur Bayard qui courait comme un cerf ; il tressaillit de joie et dit à ses frères : Ne craignons rien, voici notre cousin Maugis qui vient nous secourir. Frère, dit Allard, est-il vrai qu’on vient nous secourir ? Oui, lui répondit Regnaut. Je ne me plains plus, dit Allard. Richard qui était à terre, entendant le bruit des chevaux, fit tous ses efforts pour se mettre sur son séant ; il dit à Regnaut : Il me semble que j’ai entendu nommer Maugis qui nous amène toute l’armée de Montauban. Montrez-le moi, dit Richard. Regnaut le prit et le leva ; alors il dit qu’il se sentait un peu mieux. Regnaut dit en suite : Que ferons-nous ? Si les Français aperçoivent l’arrivée de Maugis, ils s’enfuiront, et je ne voudrais pas qu’ils s’en allassent sans m’être vengé. Descendons au pied du rocher et commençons le combat, Maugis arrivera pendant ce temps, et ils ne pourront nous échapper. Richard resta sur le rocher, car il était extrêmement blessé. Quand les Français les