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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/150

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virent : ils se dirent les uns aux autres : Voici les quatre fils Aymon qui viennent se rendre prisonniers, ne les tuons point, mais prenons-les et nous les conduirons à Charlemagne. Ils dirent ensuite à Regnaut : si vous vous rendez de bon cœur, nous prierons Charlemagne de vous pardonner. Quand Oger les entendit ainsi parler, il pensa qu’ils voulaient se rendre ; il alla contre le rocher et dit à Regnaut et à ses frères : Vous avez tort d’avoir quitté le rocher qui était l’endroit le plus sûr pour votre vie. Nous ne sommes pas si fous que vous pensez, lui répondit Regnaut : mais je veux que vous fuyez avant qu’il soit peu. Pendant qu’ils parlaient ; Oger vit venir Maugis monté sur Bayard, à la tête d’une armée assez considérable, ce qui lui fit dire : Il faudrait que nous fussions cent mille pour pouvoir les combattre. Maugis arriva et ayant aperçu Oger, il lui dit : Vous êtes bien fou d’être venu ici pour commettre une trahison, vous ne le devez pas faire, ils sont vos parens, et je suis surpris que vous y consentiez ; alors il courut contre Oger et lui fit une grande plaie. Quand Oger sentit le coup, il en fut irrité et voulut courir sur Maugis, mais il ne le put ; car Bayard sentant son maître, courut vers lui ; alors Maugis descendit et fut embrasser Regnaut, Allard, Guichard, et demanda après Richard. Cousin, lui répondit Regnaut, il est si blessé, que je ne sais s’il en guérira. Regnaut s’arma sur Bayard, ayant l’écu au col et la lance à la main, et dit à ses frères : Armez-vous, nous avons du secours. Regnaut courut contre Oger et le désarçonna, il prit ensuite son cheval et lui dit : Vous