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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/151

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avez bien mal agi pour un parent ; ainsi défiez-vous de moi, comme nous ferons de vous.

Maugis courut alors contre un chevalier nommé Guichard, et le frappa si fort sur son écu, qu’il le renversa mort ; il mit ensuite l’épée à la main et tua un chevalier nommé Allard, et cria Montauban. Ils crièrent tous : Tombons sur les Français, ils font bien voir leur lâcheté en attaquant quatre chevaliers désarmés. Le combat devint terrible et les Français furent défaits ; et voyant le dommage que Regnaut et ses gens leur avaient fait, ils se retirèrent avec Oger vers la rivière de Dordonne. Oger la passa à la nage sur son cheval et mit aussitôt pied à terre. Regnaut le voyant là, lui dit pour le moquer : Vous faites le pêcheur et je vous propose un parti, passez de mon côté ou je passerai du vôtre ; si vous passez ici, je vous réponds de mes gens, et répondez-moi de même de Charlemagne, j’irai joûter avec vous. Il lui dit ensuite : Malheureux ! vous avez faussé votre foi à Charlemagne ; car vous fuyez et nous laissez pour gages Foulques, le comte Guimar et quatre cents chevaliers du roi. Les Français furent bien surpris d’entendre Regnaut parler ainsi à Oger, ils lui dirent : Vous êtes bien payé de votre bonté, car si vous eussiez fait comme nous, nous aurions pris les quatre fils Aymon.

Quand Oger se vit ainsi méprisé de part et d’autre, il devint triste, et les gens de Charlemagne le laissèrent sur le bord de Dordonne ; il n’y resta que deux hommes avec lui ; se voyant ainsi abandonné, il dit en lui-même : J’ai bien mérité ce qui m’arrive aujourd’hui ; il est bien vrai qu’on est souvent blâmé