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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/164

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guerre sera finie. Roland lui répondit : On verra qui de nous deux est le meilleur chevalier. Il arrangea toutes ses troupes en ordre. Regnaut dit à ses frères : Seigneurs, voici les Français ; voyez Roland, le duc Naimes et Oger ; restez ici pour faire l’arrière-garde : si nous avons besoin d’aide, vous nous secourrez. Sire, dit Maugis, attaquons vivement nos ennemis. Pensons à bien faire, dit Regnaut, je vais le premier pour abattre l’orgueil de Roland, et que chacun se prépare à me suivre. Quand ses frères entendirent qu’il voulait se battre contre. Roland, ils furent irrités, et dirent : Hélas ! voulez-vous donc nous faire tous périr ! vous avez tort car on ne peut le blesser ; nous vous prions de le laisser combattre contre d’autres. Je sais bien, dit Regnaut, que Roland est courageux, et qu’il n’y a au monde de plus vaillant chevalier, mais j’ai le droit, et il a tort, ce qui pourra lui faire tort : je ne risque rien de combattre contre lui ; s’il veut avoir la paix, il l’aura ; car j’aime mieux mourir avec gloire que de languir honteusement, je vous prie de n’en plus parler, pensez à bien attaquer nos ennemis, nous avons affaire à de bons chevaliers. Attaquez-les, dit Maugis, et nous allons vous secourir.

Roland voyant venir Regnaut et ses gens en si bon ordre, dit à Oger : Que vous semble-t-il de ces gens ? Grand Dieu, dit Olivier, ils sont bien rangés, et paraissent en plus grand nombre que nous ; il faut bien prendre garde a nous, car ils sont bons chevaliers. Olivier, dit Roland, vous avez raison ; mais sachez que les Gascons ne sont pas courageux ; cela est vrai, dit l’archevêque Turpin, mais ils ont le