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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/165

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meilleur guide que l’on puisse voir. Roland ne fut pas content des éloges que l’on donnait à Regnaut ; alors Regnaut piqua son cheval et vint contre Roland, et quand il fut auprès de lui, il mit pied à terre et attacha Bayard, il ôta ensuite son épée et vînt devant Roland à qui il dit : Vous savez que je suis votre parent, et si vous voulez, mes hommes et moi seront vos gens ; je vous donnerai mon cheval Bayard et vous remettrai le château de Montauban, moyennant que vous fassiez ma paix avec Charlemagne. Si vous y consentez, je vous promets que nous sortirons de France pour faire la guerre aux Sarrasins. Roland en eut pitié et laissa échapper quelques larmes ; puis il lui dit : Regnaut, je ne puis le proposer, si vous ne lui rendez Maugis. Regnaut lui répondit : Non, je ne le ferai jamais ; car Maugis n’est pas un homme à rendre pour avoir la paix. Alors il se releva et prit son épée et son écu, s’en vint vers Bayard, le monta, prit sa lance et quand il fut appareillé, il retourna vers Roland et lui dit : Roland, je ne crierai merci par trahison de vous ; mais vous êtes si orgueilleux, que vous ne voulez pas m’écouter. Je vous fais un bon parti, afin que vous ne puissiez dire aux barons de France que la crainte m’ait engagé à vous demander grâce. Si vous voulez, nous combattrons nous deux, et si je suis vainqueur, vous viendrez avec, moi à Montauban. Ferez-vous comme vous le promettez, dit Roland ? Je vous le jure, répondit Regnaut. Roland lui dit alors : Je veux auparavant prendre congé d’Olivier, mon compagnon ; car je lui ai promis de lui faire savoir toutes mes entreprises. Allez, dit Regnaut, Roland alla vers