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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/166

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ses gens. Hector, Olivier et Oger le Danois lui dirent : Que pensez-vous de Regnaut ? lui avez-vous parlé ? Oui, dit Roland, Regnaut est un bon chevalier, car il m’a proposé de combattre corps pour corps, à condition que nos gens n’agiront point de part et d’autre. Olivier dit à Roland : Vous ferez comme il vous plaira ; mais je ne vous conseille pas d’y aller. L’archevêque Turpin et les autres barons lui dirent : Que ferez-vous contre Regnaut ? il est votre parent ; ainsi il vaut mieux faire combattre vos gens contre les siens ; il vaut mieux taire cela que de vous exposer à périr l’un et l’autre. Je suivrai vos avis, leur répondit Roland. Alors il dit a ses gens : Pensez tous à bien combattre ; ils se préparèrent : et Roland cria Montjoie-Saint-Denis. Quand Regnaut vit que tout était préparé pour se défendre, il se jeta dans la mêlée des Français, et commença par renverser mort un chevalier d’un coup qu’il lui donna dans la poitrine ; il mit l’épée à la main et cria Montauban. Il rompit le premier bataillon des Français. Richard voyant que le premier bataillon était rompu, cria Dordonne, et fit ensuite des merveilles. Regnaut s’était arrêté pour le regarder, et Richard lui dit : Où sont donc vos grands coups ? frappez, ils seront bientôt vaincus. Faites en sorte que ces Français ne puissent être nos vainqueurs. Quand Regnaut entendit parler ainsi Richard, il se remit au combat avec plus de fureur qu’auparavant. Les Français voyant que la perte était de leur côté, crièrent à Roland de venir les secourir. Roland animé se mit dans la mêlée et cria : Regnaut, ou êtes-vous ? Je suis prêt à accepter votre proposition en combattant