et ils frappèrent si rudement, qu’ils brisèrent leurs lances et firent reculer leurs chevaux ; Roland tomba avec son cheval et Regnaut cria Montauban !
Roland se voyant renversé en fut mécontent, il se
releva et mit l’épée à la main et vint contre son
cheval Mellanie pour lui couper la tête et dit : Mauvais
roussin, peu s’en faut que je ne te tue d’être
tombé sous les coups d’un Gascon : jamais je n’aurai
confiance en toi. Regnaut dit à Roland : Vous avez
tort, car il y a beaucoup de temps que votre cheval
n’a mangé, ainsi il ne peut travailler ; mais Bavard
a bien mangé cette nuit, conséquemment il est plus
fort que le vôtre ; alors il descendit de son cheval,
parce que Roland était à pied. Quand Bayard vit que
son maître était à terre, il courut sur le cheval de
Roland, et le frappa des pieds de derrière si rudement,
que peu s’en fallut qu’il ne lui cassât la cuisse.
Roland courut contre Bayard pour lui couper la tête ;
mais Regnaut lui dit : Que voulez-vous faire ? c’est
contre moi qu’il faut combattre, je suis prêt à vous
rendre raison. Roland dit à Regnaut : Ne menacez
pas tant, car dans peu vous verrez quelque chose
qui ne vous plaira pas beaucoup. Regnaut irrité de
ses menaces courut contre Roland, et lui donna un
si grand coup sur le casque, qu’il le brisa.
Regnaut dit alors à Roland en plaisantant : Que