Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et ils frappèrent si rudement, qu’ils brisèrent leurs lances et firent reculer leurs chevaux ; Roland tomba avec son cheval et Regnaut cria Montauban !


CHAPITRE XVII.


Comme Roland fut abattu d’un coup, de lance que lui donna Regnaut, et du combat qui se fit entr’eux.


Roland se voyant renversé en fut mécontent, il se releva et mit l’épée à la main et vint contre son cheval Mellanie pour lui couper la tête et dit : Mauvais roussin, peu s’en faut que je ne te tue d’être tombé sous les coups d’un Gascon : jamais je n’aurai confiance en toi. Regnaut dit à Roland : Vous avez tort, car il y a beaucoup de temps que votre cheval n’a mangé, ainsi il ne peut travailler ; mais Bavard a bien mangé cette nuit, conséquemment il est plus fort que le vôtre ; alors il descendit de son cheval, parce que Roland était à pied. Quand Bayard vit que son maître était à terre, il courut sur le cheval de Roland, et le frappa des pieds de derrière si rudement, que peu s’en fallut qu’il ne lui cassât la cuisse. Roland courut contre Bayard pour lui couper la tête ; mais Regnaut lui dit : Que voulez-vous faire ? c’est contre moi qu’il faut combattre, je suis prêt à vous rendre raison. Roland dit à Regnaut : Ne menacez pas tant, car dans peu vous verrez quelque chose qui ne vous plaira pas beaucoup. Regnaut irrité de ses menaces courut contre Roland, et lui donna un si grand coup sur le casque, qu’il le brisa.

Regnaut dit alors à Roland en plaisantant : Que