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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/185

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lances en pièces ; ils mirent ensuite leurs épées à la main et se frappèrent si rudement, qu’ils furent contraints d’abandonner les étriers. Richard se releva promptement, mit l’épée à la main, et en frappa un si grand coup sur le casque de Charlemagne qu’il en fut étourdi, son épée glissa et vint sur l’épine du cheval, tellement qu’il le fendit en deux et le roi tomba par terre, mais il se releva promptement et frappa Richard sur son casque avec tant de force, qu’il le fit chanceler. Alors commença un combat terrible, et le roi cria Montjoie-Saint-Denis. Richard entendant cela, prit son cor et en sonna si fort, que ses frères l’entendirent ; ils piquèrent aussitôt leurs chevaux et s’en vinrent en grande diligence secourir Richard. Quand ils furent arrivés, Regnaut se mit à crier : Montauban, Allard Paraveine, Guichard Balançon, Richard Dordonne. Alors Maugis courut contre Mongeot, seigneur de Pierrefite, et l’attaqua si rudement, qu’il l’étendit mort à ses pieds. Regnaut en frappa aussi un autre de telle manière, qu’il lui passa sa lance au travers du corps et tomba par terre. Guichard en frappa un autre de son épée avec tant de force, qu’il lui fendit la tête jusqu’aux dents. Allard frappa un quatrième si rudement, qu’il ne l’épargna pas. Ils combattirent tous avec courage. Quand Regnaut vit que le Soleil commençait à baisser et que la nuit approchait, craignant pour ses frères, il s’écria : Grand Dieu ! préservez aujourd’hui mes frères et moi de mort et de prison. Comme il disait ces paroles, Charlemagne arriva et courut contre lui. Ils combattaient l’un contre l’autre avec tant de furie,