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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/187

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par amitié pour vous, et je vous promets que mes frères et moi ne reviendrons jamais en France. Charlemagne lui répondit alors : Vous parlez inutilement, je ne veux pas vous accorder la paix, et vous ne l’aurez jamais de moi, si vous ne faites ce que je vous dirai. Sire, que voulez-vous de moi ? C’est de me rendre Maugis pour en faire à ma volonté, car je le déteste plus que personne au monde. Mais, si je vous le rends, qu’en ferez-vous ? Je vous assure que je le ferai traîner à la queue d’un cheval dans Paris, puis je lui ferai couper tous les membres et les ferai brûler et jeter les cendres au vent. Sire, lui dit Regnaut, voulez-vous accepter des villes ou des châteaux, de l’or ou de l’argent pour sa rançon ? Non, dit le roi. Regnaut lui dit ensuite : Si vous aviez mes frères prisonniers et que vous voulussiez les faire pendre, je serais fâché de vous livrer Maugis pour leur rançon. Taisez-vous, dit le roi, jamais nous ne serons d’accord. Sire, dit Regnaut, puisqu’il en est ainsi, je me défendrai le mieux que je pourrai.

Alors le roi courut sur lui, mais Regnaut lui dit : Sire, souffrez pour lors que je mette la main sur vous : car si je me laissais tuer par vous, je mériterais d’être blâmé. Charlemagne lui répondit ! Tout cela ne vaut rien, il faut vous défendre ; alors il mit l’épée à la main et frappa sur le casque de Regnaut, le coup tomba tellement sur l’écu, qu’il en coupa une grande pièce. Regnaut sentant ce coup, s’empara du roi, le prit par le milieu du corps et le mit sur le cou de Bayard pour l’emmener avec lui, mais sans vouloir lui faire aucun mal. Le roi se mit