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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/188

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à crier Montjoie-Saint-Denis et dit : Roland, mon cher neveu, où êtes-vous ? Olivier et vous duc Naimes, vous archevêque Turpin, si vous me laissez emmener, vous n’en retirerez pas d’honneur. Regnaut cria son enseigne le plus fort qu’il lui fut possible. Quand il entendit Charlemagne, il dit : mes frères et mon cousin, venez me secourir ; j’ai fuit un prisonnier, que si nous pouvons l’emmener, nous aurons paix en France. Alors Roland, Olivier et les autres barons, vinrent au secours du roi ; les frères de Regnaut et Maugis vinrent d’autre part avec quatre cents chevaliers. Quand ils furent assemblés d’un côté et d’autre, il y eut un combat terrible et ils se tuaient les uns les autres comme des bêtes. Roland étant arrivé dans la mêlée courut sur Regnaut, et lui donna un si grand coup sur son casque, qu’il l’étourdit entièrement et lui dit : Vassal, vous avez tort de penser d’emmener notre roi de cette manière ; vous savez : que c’est une bonne prise, mais vous la lâcherez avant de m’échapper. Regnaut se voyant attaqué et sentant le coup que Roland lui avait donné, mit avec fureur l’épée à la main ; quoique Charlemagne fut pesant sur son cheval, il courut avec précipitation sur Roland, et lui dit : avancez donc, vous savez comme mon épée est tranchante. Quand Roland l’entendit ainsi parler, il courut sur lui ; Regnaut le voyant venir ; quitta le roi et tomba sur Roland ; il y eut un combat terrible entre eux deux. Alors arrivèrent les frères de Regnaut, qui donnèrent tant de peine à Roland, qu’il fut obligé de prendre la fuite. Quand Regnaut s’aperçut que Roland et le