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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/190

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je ne veux attaquer le roi ; alors ils passèrent Balançon et allèrent à l’armée du roi ; Regnaut s’approcha de la tente du roi et dit à ses gens : Mes chers amis, je vous prie de vous gouverner sagement. Sire, dit Richard, celui qui veut acquérir de la gloire, ne doit pas manquer de cœur. Quand Richard eut ainsi parlé, il mit l’épee à la main et courut à la tente du roi ; il coupa les cordes et fit tomber la tente par terre ; il y avait au-dessus un aigle d’or massif qui était d’un très-grand prix. Richard s’écria Montauban ; les gens du roi effrayés coururent aux armes ; mais ils furent bien surpris de voir les tentes renversées par terre.

Richard dit alors à Maugis : Cousin, avancez ; aidez-moi à emmener le butin que j’ai fait ; ils descendirent de cheval et prirent l’aigle d’or. Il dit ensuite à ses gens : Seigneurs, frappez donc sans différer. On vit aussitôt les gens du roi s’armer et sortir de leurs tentes pour combattre contre les quatre fils Aymon. Le combat devint terrible, et le champ de bataille fut couvert de morts et de mourants. Maugis ayant mis l’aigle d’or en sûreté, s’en retourna vers la tente du roi et lui dit : Sire, vous nous persécutez depuis long-temps, mais vous vous souviendrez de votre venue en Gascogne ; je vengerai la mort de mon père, et je vous donnerai un si grand coup, que vous ne ferez jamais de guerre à personne ; alors il jeta sa lance contre la poitrine du roi, mais il para le coup en se tournant un peu vite et la lance entra de deux pieds dans le lit du roi. Quand Charlemagne vit cela, il fut fort surpris et commença a crier Montjoie-Saint-Denis,