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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/195

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car je suis en vos mains ; mais vous ne gagnerez rien à ma mort ; j’ai des cousins qui sauront bien la venger par les armes. Ah ! larron, dit le roi. Je ne puis plus me défendre, dit Maugis, puisque vous me tenez en vos mains ; quand vous m’aurez mis à mort, vous ne pourrez plus rien faire et vous serez courroucé contre moi avant qu’il soit vingt-quatre heures. Malheureux ! dit le roi, ne parle pas si hardiment, car je ferai tout mon possible pour te faire périr avant qu’il soit nuit, et tes quatre mauvais cousins ne pourront t’en garantir, ni toi-même te sauver par tes enchantemens.

Regnaut et ses frères partirent de l’armée de Charlemagne et retournèrent à Montauban. L’épouse de Regnaut vint au-devant de lui et lui dit : Sire, soyez le bien venu ; avez-vous délivré Richard ? oui, dit Regnaut, Dieu merci ; alors elle embrassa Richard, et ils firent ensuite des réjouissances. Regnaut demanda après son cousin Maugis ; la dame lui répondit : Je n’en sais aucune nouvelle. Regnaut fâché retourna vers ses frères et leur dit : Je vous prie instamment de vous informer si notre cousin Maugis est arrivé, et de le chercher dans tout le logis ; peut-être est-il allé se désarmer. Alors ils demandèrent à deux de ses gens qui dirent ne l’avoir pas vu depuis qu’il était avec eux. Ils s’en retournèrent auprès de Regnaut et lui dirent qu’ils n’en avaient appris aucune nouvelle. Il en était si chagrin et si inquiet, qu’il faisait pitié à voir. La dame voyant bien le chagrin que Regnaut et ses frères avaient, tomba dans une grande faiblesse où elle fut long-temps sans re-