Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendre connaissance. Regnaut dit alors : Mon cher Maugis, tous êtes bien abandonné, que pourrons-nous faire désormais, puisque nous vous perdons ? il dit alors à ses gens : Seigneurs, cessons nos regrets, d’autant plus qu’ils ne nous serviraient de rien, ce n’est pas là le remède qu’il faut y apporter : il faut aller au bois de la Serpente pour parler à l’abbé de Saint-Ladre, à qui nous pourrons peut-être avoir quelques nouvelles, car je pense qu’avant vingt-quatre heures j’en saurai quelque chose ; adieu, mes frères. Vous avez bien raison, répondit Allard ; mais nous irons avec vous. Vous n’y viendrez pas, lui répondit Regnaut ; alors il se fit armer et monta sur Bayard, et sortit de Montauban, arriva à Balançon, passa l’eau et trouva un page qui venait abreuver les chevaux du roi. Quand le page vit Regnaut seul et armé, il lui demanda : Qui êtes-vous et pourquoi êtes-vous seul ? Je suis des gens de Ripus et me suis échappé quand les quatre fils Aymon l’ont pendu. Regnaut lui dit en suite : Que fait le roi ? Sire, dit le page, il est bien content et a déjà oublié la perte de Ripus, car on lui a livré Maugis qu’il détestait à la mort. Dites-moi, dit Regnaut, Maugis est-il mort ? Sire, lui dit-il, il est encore vivant. Regnaut fut content, et il lui dit : Mon ami, je suis bien aise que Maugis ne soit pas mort ; et tout ainsi qu’il disait cela le page s’en alla et laissa Regnaut tout seul pensant à son affaire. Regnaut dit alors en lui-même : Grand Dieu ! je ne sais ce que je dois faire ni penser, car si je vais attaquer Charlemagne, la nuit est déjà fort obscure, il croira que j’ai beaucoup de gens