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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/197

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avec moi, et aura peur de perdre mon cousin, ainsi il pourrait le tuer ; mais puisque c’est ainsi, j’attendrai jusqu’à demain matin : et s’il le fait conduire à la mort, je tâcherai de le défendre.


CHAPITRE XXII.


Comme Maugis étant condamné à la mort, se sauva avec la couronne, l’épée et le trésor du roi, prit aussi les épées des douze Pairs de France, et emporta tout ce butin au château de Montauban.


Charlemagne se voyant maître de Maugis, appela tous ses barons et leur dit : Seigneur, je vous prie instamment de faire élever une potence, car je suis décidé de faire pendre Maugis avant que de souper, ne voulant pas le garder jusqu’au jour. Sire, dit le duc Naimes, puisque vous voulez qu’il meure, si vous voulez me croire, vous ferez autrement. Comment, dit le roi ? Sire, je vous conseille de ne pas le faire pendre de nuit, car nous en aurions des reproches. Regnaut et ses frères diraient que par appréhension vous n’avez osé le faire de jour ; ainsi attendez qu’il soit jour pour le faire pendre ; et quand on le conduira, envoyez-y des gens, afin que si Regnaut et ses frères viennent pour le secourir, on puisse tous les pendre ensemble. Naimes, dit le roi, vous vous moquez de moi ; si ce larron m’échappe, je suis diffamé. Si vous avez peur que je m’en aille, dit Maugis, je vous donnerai des otages par preuve que je ne m’en irai pas sans vous dire adieu. Qui voudra en ré-