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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/198

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pondre ? J’en trouverai, répondit Maugis ; alors il regarda autour de lui et vit les douze Pairs de France, il appela Olivier et lui dit : Vous m’avez promis de me rendre service auprès du roi quand je me suis rendu à vous, je vous demande pour otage. Volontiers, dit Olivier, je le ferai sur ma vie. Il pria ensuite Richard, le duc Naimes, Oger, l’archevêque Turpin et Eston d’être ses otages pour la nuit. Maugis, dit le duc Naimes, nous promettez-vous de ne point vous en aller d’ici sans notre permission ? Oui, dit Maugis, je vous le jure : alors les douze Pairs allèrent vers le roi et lui dirent : Sire, nous répondons de Maugis sur notre vie et sur ce que nous tenons de vous ; ainsi il ne s’en ira pas sans notre permission, ni sans dire adieu à la compagnie. Charlemagne leur dit : Prenez garde que ce traître ne vous enchante, et je vous prie de ne pas vous y fier, car c’est le plus grand fourbe qui soit au monde. Seigneurs, dit le roi, puisque vous en répondez, je vous le remets en garde, aux conditions que si je ne l’ai pas demain matin, vous perdrez tous vos fiefs et ne pourrez jamais rentrer en France. Sire, dit Olivier, nous le voulons bien ainsi que vous l’avez dit. Ensuite ils vinrent vers Maugis qui leur dit : Seigneurs, puisque vous m’avez fait un plaisir, faites-m’en deux : Je vous supplie de me faire donner à manger, car je meurs de faim. Quand le roi entendit Maugis parler ainsi, il le regarda et dit en riant : Mangeras-tu bien, dis, méchant larron ? Oui, répondit-il, quand j’aurai de quoi. Qu’on lui donne donc à manger. Sire, dit Roland, il sera bien auprès de vous. Vous avez